C’est l’histoire d’un comédien australien féru de Shakespeare : Frederick Matthias Alexander. À force de donner la réplique, l’homme perdit la voix. C’est alors qu’il mit au point ladite technique Alexander. Le but ? Faire meilleur usage de son organisme. Aujourd’hui, cette méthode alternative continue d’être enseignée à des praticiens et prodiguée à des patients souffrant de maux variés. La rédaction d’Ownsport fait le point pour vous.
Technique Alexander : une rééducation corporelle
La technique Alexander a été élaborée par le comédien australien Frederick Matthias Alexander (1869–1955), à la fin du 19e siècle. Il s’en est servi pour régler son problème de maux de gorge et d’enrouement chronique. Là où la médecine a échoué, il a fait mouche à force d’auto-observation et de déduction. En se regardant effectuer ses gestes du quotidien dans le miroir, F.M. Alexander s’est aperçu qu’il se tenait mal. Raideurs, tensions, et cage thoracique compressée l’empêchaient de pratiquer son art. Sa méthode a consisté à prendre conscience de ces postures réflexes et à les corriger afin de mieux utiliser son corps.
De but en blanc, cette méthode peut paraître obscure. En réalité, elle ne l’est pas plus qu’un cours de sophrologie ou de méditation où l’on réapprend à penser, à ressentir et à diriger son esprit. Elle ne relève ni du massage, ni de l’ostéopathie ou de la psychologie. C’est une rééducation corporelle qui vise à gagner en bien-être sur le plan psychophysique.
Pour qui ?
Comme le coach sportif aide à se muscler et à se tonifier, le praticien de la technique Alexander aide à éliminer les comportements physiques parasites. En effet, ce sont eux qui engendrent tensions et fatigue superflues au quotidien. Cette méthode douce et lente à apprivoiser s’adresse à tous, dès l’âge de sept ans. Elle est profitable aux personnes souffrant d’anxiété, de douleurs ou de gênes chroniques (migraine, sciatique, etc.). Par ailleurs, cette rééducation est exploitée par les sportifs et les artistes désireux d’améliorer leurs performances. Elle leur permet de déverrouiller des freins physiques révélateurs de freins mentaux (à découvrir ici et ici).
Première leçon : gestes du quotidien
Lors de la première séance individuelle, aussi appelée leçon, le praticien questionne le patient à propos de ses antécédents médicaux et de son mode de vie. Il cherche à cerner ses problématiques. Par la suite, il l’encourage à effectuer des gestes simples : s’asseoir, se lever, porter un paquet ou se placer devant un ordinateur. Il organise une mise en situation pour identifier les postures à corriger via le toucher et la parole.
Les séances sont prodiguées par un praticien formé sur trois à quatre ans. Chacune dure entre 30 et 45 minutes et coûte 40 à 80 euros. Elles sont complétées par un moment de détente en position allongée, durant lequel l’enseignant tend à libérer l’appareil musculaire du patient. Son but est de fournir des clés d’évolution à l’élève-patient, qu’il apprendra à reproduire seul. Des exercices de postures conscientes sont à réaliser chez soi. On estime que 20 à 30 leçons sont souvent nécessaires. C’est à partir de là que l’on parvient à associer une nouvelle façon d’utiliser son corps à une nouvelle façon de penser l’activité.
Enseignée au conservatoire de Paris
Notez que la technique Alexander n’est pas si marginale. Elle est utilisée dans de nombreux établissements d’enseignement artistique tels que le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, l’École d’art lyrique de l’Opéra Bastille, la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres ou encore la Julliard School of Performing Arts de New York. Y sont formés de nombreux professeurs chaque année.
Elle est aussi préconisée aux femmes enceintes afin de les accompagner au mieux durant leur grossesse. Après avoir suivi et pratiqué la fameuse technique, les patients sont plus à l’écoute d’eux-mêmes, de leurs sensations et sont en mesure de répondre à leurs besoins physiques et mentaux de manière plus juste. Les symptômes disparaissent et ils gagnent en maîtrise d’eux-même et en harmonie.
Références :
- C. M. Davis, J. F. Barnes, D. Berger (2004). Alexander technique and Feldenkrais method: a critical overview. Complementary therapies in rehabilitation: holistic approaches for prevention and wellness. Edition Slack Inc. Consulté sur theclinics.com.
- M. J. Gelb (2013). Body Learning: An Introduction to the Alexander Technique. Édition Aurum. Consulté sur books.google.fr.