Parmi les différentes disciplines regroupées sous le nom de boxe, le muay-thaï est bien parmi les plus controversées. Souvent considérée violente, cette vision de la boxe thaï est néanmoins bien réductrice.
L’équipe Ownsport vous propose de découvrir la boxe thaïlandaise, ses principes et ce qu’elle représente au-delà des apparences.
Historique de la boxe thaïlandaise
Si les prémices du muay-thaï semblent provenir du XVIème siècle sous le règne du roi Naresuan le Grand, lui-même formé aux arts martiaux. Ce n’est toutefois qu’en 1687 que sa pratique est attestée. En effet, Simon de la Loubère (poète français) reportera un combat de boxe thaï auquel il a assisté lors de l’une de ses missions de diplomate.
À cette époque et jusqu’au XIXème siècle, la discipline n’était alors régie que par très peu de règles. Les mains étaient nues, bandées par du crin de cheval, des bandes de chanvre ou de coton. De plus, les boxeurs (ou nuak muay) ajoutaient parfois des éclats de verre pour blesser leur adversaire !
C’est entre la deuxième moitié du XIXème siècle et la seconde guerre mondiale qu’un règlement va s’instaurer progressivement. Cette codification a été directement inspirée des « règles du marquis de Queensbery », qui sont déjà observées en boxe anglaise 1 ! Elles ont pour vocation, entre autres, de garantir davantage de sécurité aux boxeurs. Ces dernières comprennent, notamment, l’interdiction de frapper un adversaire au sol ou de viser ses reins. Elles imposent également le port des gants.
Les règles connaissent toutefois quelques variations, selon le pays dans lequel la discipline est pratiquée.
Un sport de combat violent ?
Le muay-thaï fait partie de la famille du « kick-boxing« , ou en français, boxe pieds-poings. Cela signifie qu’outre l’usage des poings comme en boxe anglais, la discipline mobilise aussi les jambes. Cette caractéristique en fait un sport très complet et particulièrement dynamique.
Par ailleurs, les contacts au corps-à-corps y sont fréquents, ainsi que les projections et les tentatives pour faire chuter l’adversaire. Les coups de pieds peuvent viser aussi bien les jambes, que le tronc ou la tête. Les coudes, les tibias et les genoux, zones particulièrement rigides, peuvent être utilisés pour asséner les coups.
Ainsi, il est légitime de se questionner sur la dangerosité de la pratique et son niveau de violence. Pour répondre à cette inquiétude, quelques éléments doivent être mis en exergue.
Pratiquer le muay-thaï en toute sécurité
Tout d’abord, il convient de souligner que les pugilistes sont protégés. Outre l’équipement (gants, coquille…) et les règles évoquées plus en avant, la boxe thaï est pratiquée par catégories de poids. Ainsi, ce sont 13 catégories distinctes qui sont définies au sein du premier stade de muay-thaï situé à Bangkok. Les risques de déséquilibres dangereux dus à des carrures très différentes sont donc écartés.
Les pratiquants professionnels font également l’objet d’un entrainement intensif, souvent à partir d’un jeune âge, pour se préparer à la discipline. De plus, la maîtrise de soi est primordiale et les gestes doivent être correctement exécutés.
C’est d’ailleurs pour cette raison que malgré des combats impressionnants, les blessures surviennent moins souvent chez les professionnels que chez les débutants.
Ici réside l’importance de l’encadrement des néophytes par des coachs sportifs, qui sont à même de les préparer physiquement et de leur enseigner les différents mouvements. C’est aussi un bon moyen de s’entrainer graduellement et sans danger !
La boxe thaï : entre transmission, coopération et tradition
Le muay-thaï, c’est aussi une histoire de traditions. En effet, il ne se limite pas à l’affrontement lui-même, puisque tout un rituel précis précède le combat. Musique, salutations, marques de respect… Les boxeurs ont même des accessoires traditionnels tels que le mongkon (bandeau de tête) et le pra jiad (bracelet à l’avant-bras).
Au fond, ce qui se joue dans ce sport, c’est avant tout les liens entre le boxeur et ses pairs. D’une part, il y a la relation qu’entretient le nak muay avec son maître, qui est basée sur l’estime de cette figure d’autorité. D’autre part, les combattants entre eux sont unis non seulement par leurs aspirations compétitives, mais aussi par une forme de coopération.2
Pour conclure, la boxe thaï est une discipline exigeante, qui ne doit pas être pratiquée sans encadrement. Mais si elle a parfois mauvaise presse, correctement pratiquée, elle est avant tout emprunte de valeurs morales fortes.
En tant que pratique sportive, elle est aussi idéale pour se renforcer sur le plan musculaire et cardiovasculaire. Elle demande une certaine souplesse (en particulier pour le « high kick »), et une excellente mobilité.
Enfin, c’est une discipline idéale pour celles et ceux qui sont en quête d’un sport plaisir. Rien de mieux en effet pour se défouler avec son coach sportif qu’une bonne séance de boxe thaï !
Références
- Rennesson Stéphane, « La boxe thaïlandaise : assurer le spectacle et ne pas perdre la face », Ethnologie française, 2006/4 (Vol. 36), p. 643-650. Disponible à cairn.info.
- Jean-Marc de Grave, dir., Dimensions formelle et non formelle de l’éducation en Asie orientale : Socialisation et rapport au contenue d’apprentissage, Presses universitaires de Provence, 2020. Disponible à books.google.fr.
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