
Et si on vous disait que vous bénéficiez d’une mémoire directement gravée dans vos muscles ? Ce mécanisme biologique fascinant, appelé mémoire musculaire, est l’un des bienfaits de la musculation (et du sport en général) ! En l’activant, vous permettez à votre corps de se souvenir des efforts passés, et d’ainsi mieux les réactiver à l’avenir.
Comment la science explique t-elle cela ? Comment pouvez-vous acquérir et exploiter cette aptitude ? Avec l’aide de notre coach sportif de référence, et de la recherche récente, nous tentons de vous répondre !
La mémoire musculaire, qu’est-ce que c’est ?
La mémoire musculaire, c’est tout simplement l’aptitude de notre tissu musculaire à enregistrer les informations acquises via l’effort. Ce, afin de mieux s’adapter à un entrainement futur, y compris en cas d’arrêt prolongé. 1
Il faut bien distinguer cette notion de celle de l’apprentissage moteur, qui est un peu différente. Par exemple, lorsqu’on fait du vélo sans avoir besoin de le réapprendre, c’est plutôt de l’ordre de l’apprentissage moteur. Il ne s’agit pas d’un phénomène biologique cellulaire, mais d’une forme de plasticité cérébrale. Des compétences motrices qu’on acquiert sous l’angle cognitif.
En clair, ce n’est pas du côté intra-musculaire que cette mémoire se joue, mais plutôt au niveau neuronal !
Mémoire musculaire | Apprentissage moteur | |
---|---|---|
Nature | Biologique (cellules musculaires) | Neurocognitif (cerveau et système nerveux) |
Durée | Longue (semaines, mois, années). | Variable (dépend de la répétition régulière). |
Zone | Dans les muscles. | Dans le cerveau et le système nerveux central. |
Exemple | Reprise de la musculation après une pause. | Perfectionnement d’une activité comme le tir à l’arc. |
Les preuves scientifiques : est-ce que ça fonctionne vraiment ?
Mais alors, comment ça fonctionne exactement, la mémoire musculaire ? Et bien lorsqu’on va faire de la musculation, par exemple, on va provoquer ce qu’on appelle l’hypertrophie. Il s’agit d’une augmentation du volume de nos fibres musculaires, qui sont poussées à se développer afin de s’adapter à l’effort. Celle-ci va être associée à la création de nouveaux myonoyaux (les noyaux des cellules musculaires).
Ces derniers sont cruciaux, car ils vont donner aux muscles les instructions pour bien fabriquer les protéines, en réponse aux micro-lésions causées par l’effort. (C’est là que va se déterminer la prise de masse musculaire.) Les muscles sont grands, et les myonoyaux n’ont qu’une portée limitée pour transmettre leurs informations aux fibres musculaires. Donc plus vous en avez, mieux c’est !
Et lorsque vous allez arrêter de vous entrainer, y compris de façon prolongée, ces myonoyaux ne vont pas disparaître ! Cela permettra à vos muscles de travailler de façon plus efficace lors de votre reprise sportive. Vous créerez plus facilement des myonoyaux supplémentaires et prendrez en masse plus rapidement.
À contrario, la mémoire musculaire peut vous porter préjudice en cas d’atrophies successives. En effet, si vous perdez de nouveau en volume musculaire après une première atrophie et une période de récupération, la seconde atrophie risque d’être plus impactante encore. Elle pourrait s’accompagner d’une perte de myonoyaux importante !
Les intérêts de la mémoire musculaire

Bien sûr, l’intérêt premier de la mémoire musculaire se situe dans le cadre de la réathlétisation. Lorsqu’un athlète se blesse, et à condition d’avoir un accompagnement médical et sportif adapté, il peut reprendre plus facilement grâce à cette aptitude. Contrairement à un débutant, il aura un socle solide pour regagner du muscle et refaire face à l’effort efficacement.
C’est la même chose si vous reprenez le sport après un arrêt prolongé. Si par exemple vous avez fait du rugby à l’adolescence, plusieurs années après, la reprise de l’activité physique donnera plus vite des résultats que si vous n’aviez jamais fait de sport !
Favoriser et exploiter sa mémoire musculaire, nos conseils !
Tout commence par la pratique d’une activité physique régulière, de préférence assez impactante pour les muscles. La musculation, le cross training, la callisthénie, l’escalade, le fitness, ou même la boxe… Trouvez ce qui vous plaît et vous correspond le mieux !
L’idéal est de croiser différentes activités, ou du moins, différentes méthodes d’entrainement et angles de travail. En recrutant vos muscles de diverses manières, vous allez majorer la création de myonoyaux au cœur de vos fibres musculaires.
La surcharge mécanique semble également favoriser ce processus, alors n’hésitez pas à inclure dans votre programme des exercices avec charges.
Évitez au maximum les arrêts successifs, qui pourraient résulter en des atrophies musculaires.
En cas de blessure et/ou d’arrêt prolongé, faites vous bien encadrer dans votre rééducation et votre réathlétisation. L’idéal est de pouvoir recruter vos muscles un minimum, sans prendre de risque. Des méthodes comme celle de l’électrostimulation peuvent être proposées pour éviter que vos muscles ne s’atrophient pendant cette période. Et bien sûr, la kinésithérapie est aussi un moyen d’éviter ce phénomène.
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Références :
- Sharples, A., Turner, D., « Skeletal muscle memory », Musculoskeletal Biology and Bioengineering, Vol. 324, Issue 6, 2023, pp. C1274-C1294. Disponible sur journals.physiology.org.
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