Sport et autisme : les activités adaptées à tous les âges

Comprendre ce qu’est l’autisme

Définir strictement l’autisme est particulièrement complexe. En effet, les troubles du spectre autistique (TSA) ont une multitudes de facettes et des degrés différents. Si bien que deux personnes autistes peuvent sembler n’avoir presque rien à voir entre elles !

Pourtant, il existe bien un point commun principal : leur difficulté à établir du lien social et à communiquer. Les interactions avec l’Autre peuvent être source de stress pour les personnes autistes. Ainsi, elles sont parfois très difficiles à mettre en place (si ce n’est quasi inexistantes).
Les personnes touchées par les TSA vont aussi avoir presque systématiquement ce qu’on appelle « des intérêts spécifiques« . Il s’agit de passions qu’elles vont développer autour d’un sujet particulier, sur lequel elles vont devenir incollables.
Elles peuvent aussi avoir des comportements répétitifs, plus ou moins importants.
Enfin, l’autisme s’accompagne souvent de troubles sensoriels qui peuvent être très impactants au quotidien. Par exemple, une sensibilité extrême aux bruits ou aux lumières.

Sport et autisme : les obstacles rencontrés

Puisque le rapport à l’autre y est central, les activités sportives collectives sont un vrai challenge pour les personnes autistes. Faire passer ses émotions et saisir celles des autres, communiquer de façon juste et adaptée : ce sont des notions capitales dans les sports collectifs !
De la même façon, les codes sociaux sont très importants au sein des groupes de sportifs, ce à tous âges. Mais en particulier chez l’enfant autiste, ces codes sont complexes à saisir. Ce peut être un obstacle à leur pratique, car potentielle source de stress et de conflit.

L’apprentissage et le respect de règles données, la concentration, composer avec les stimulus proposés… Voilà autant de défis que que comporte le sport pour les personnes atteintes de TSA.

Les bienfaits du sport sur l’autisme

Amélioration des compétences sociales

Nous l’avons vu, les activités collectives impliquent des contraintes pour les personnes autistes. Pour autant, elles peuvent aussi constituer des espaces d’apprentissage, justement pour mieux saisir et assimiler les règles du vivre ensemble. C’est l’occasion pour eux de développer leur capacité à comprendre l’autre, mais aussi à échanger avec lui. Qu’il s’agisse de communication verbale ou non verbale, les sports de groupe sont l’occasion de se perfectionner.

Cela peut aussi passer par des activités individuelles, pratiquées avec un professeur formé à la prise en charge de la personne autiste. Celui-ci va pouvoir adapter son échange et sa méthode à son élève, quel que soit son âge. En diminuant certaines stimulations sensorielles et en optant pour un dialogue approprié, il va instaurer un espace de confiance. Celui-ci permettra à la personne autiste d’évoluer et d’améliorer ses aptitudes sociales en douceur.

Sport et autisme : un espace de bien-être

Pour les personnes autistes adultes ou pour les enfants en plein apprentissage, les activités sportives peuvent être un espace de bien-être.
En format individuel, avec éventuellement un coach de confiance qui connaît bien leur trouble, ils vont pouvoir prendre soin de leur santé. Ce, tout en pouvant être pleinement eux-mêmes.

Car cela peut être épuisant de fournir des efforts au quotidien pour interagir avec les autres. Le sport est un véritable lieu de décompression et de lâcher prise !

Développement de la confiance en soi

En développant leurs aptitudes à composer avec les autres, les personnes touchées par les troubles du spectre autistique vont gagner en assurance. Le simple fait de se développer sur le plan physique et d’apprendre à faire certains exercices va travailler la confiance en soi.

Apprentissage de la gestion des émotions

Le stress est malheureusement une émotion à laquelle sont souvent confrontées les personnes neuroatypiques ¹. D’ailleurs, chez les personnes touchées par les TSA, on constate généralement un niveau de stress ressenti assez élevé, ainsi que plus de réactivité face à la peur.

La vie du quotidien peut être pleine d’éléments propices au stress, surtout pour les personnes autistes. S’accorder un moment pour l’extérioriser ou le canaliser est très important. Des activités sportives de relaxation, ou au contraire de défoulement, sont un bon moyen d’y parvenir !

Amélioration des capacités motrices

Parfois, les enfants et adultes autistes présentent des troubles psychomoteurs. En effet, l’autisme est lié à un trouble du neurodéveloppement, ce qui explique l’apparition de ces problèmes de motricité dans certains cas. Le sport est une bonne façon de se rééduquer au mouvement, en parallèle de la prise en charge kinésithérapeutique et/ou ergothérapeutique.

Quels sont les meilleurs sports pour une personne autiste ?

Les troubles du spectre autistique prennent des formes très différentes selon les cas, même s’il existe des caractéristiques de base. Par conséquent, il n’y a pas de sport parfait, qui soit applicable à toutes les personnes autistes. Certaines seront plus à l’aise avec une discipline en particulier, tandis que d’autres ne l’apprécieront pas.
De plus, au-delà des spécificités de l’autisme, il faut aussi prendre en compte les goûts personnels de chacun !

Les possibilités restent donc très ouvertes et multiples. Toutefois, il existe des sports, qui par leur nature, peuvent se prêter un peu plus au public touché par les TSA.

Nous distinguons particulièrement les activités propices pour les enfants autistes de celles plus adaptées pour les adultes. Car si encore une fois, il n’y a pas de schéma type, il y a souvent des différences selon l’âge.
En effet, dans de nombreux cas, la période de l’enfance est comme nous l’avons vu une période d’apprentissage. Par conséquent, elle demande une approche plus progressive et adaptée au niveau de sociabilité et de communication de l’enfant. Certaines sensibilités peuvent aussi être plus exacerbées durant l’enfance. A contrario, des mécanismes d’adaptation et de compensation ont tendance à se mettre en place à l’âge adulte.

Top 5 des activités sportives pour les enfants autistes

Les activités qui suivent peuvent aussi bien se pratiquer en petit groupe ou en famille, que seul, avec un professeur spécialisé. Cela permet à chaque enfant autiste de bénéficier du cadre adapté à ses besoins.

Le yoga

Activité douce, le yoga est facile à adapter chez l’enfant autiste. Les stimulus sensoriels peuvent y être réduits, bien qu’il y ait un vrai travail corporel de réalisé. Cela peut être du côté de l’équilibre, de la coordination et de la proprioception (la perception de son corps dans l’espace).
C’est aussi une discipline parfaite pour se détendre et déstresser.

Les jeunes autistes ayant tendance à se sentir à l’aise dans les activités autocentrées apprécieront particulièrement le yoga. Par ailleurs, les asanas étant précis, des routines fixes peuvent être mises en place (comme avec la salutation au soleil). Ces gestes répétitifs peuvent être source de confort et rassurants pour l’enfant autiste.

La gymnastique

La gymnastique va être particulièrement intéressante du côté psychomoteur. Elle améliore de nombreuses capacités physiques, comme la souplesse, la mobilité et la stabilité. De quoi améliorer son confort et son aisance dans les gestes quotidiens.

La marche

Qui dit sport et autisme ne dit pas inaccessibilité ! La marche reste de loin le sport le plus facile à pratiquer depuis à peu près n’importe où. Elle peut parfaitement convenir aux jeunes touchés par les TSA.
Bien sûr, chaque enfant a une sensibilité différente. Toutefois, se confronter à l’extérieur et à la nature est un bon moyen de s’ouvrir peu-à-peu au monde. Ce peut même être une source de bien-être mental.

Il est cependant important d’y aller progressivement en restant à l’écoute de l’enfant. En effet, qu’il s’agisse de la ville ou des espaces naturels, l’extérieur peut aussi être très impressionnant et sur-stimulant.

La natation

N’avez-vous jamais apprécié la sensation d’isolement sensoriel procuré par le fait de plonger les oreilles sous l’eau et se laisser flotter ? Voici un ressenti qui peut plaire à certains enfants autistes.

Toutefois, il est à noter que l’apprentissage de la nage peut être long dans les cas de TSA. Cela peut être un passage anxiogène, et il est important de s’adapter à la fois à l’enfant et à son rythme. Tous n’apprécieront pas forcément la natation, et certains auront besoin de plus de temps pour se lancer.

L’équitation

Le contact avec les chevaux peut particulièrement plaire à certains enfants autistes. D’ailleurs, les animaux constituent souvent l’objet d’intérêts spécifiques chez les autistes (parmi bien d’autres sujets possibles bien sûr) !

À noter toutefois que certains enfants vont se désintéresser du contact avec l’animal. Ce sera tout particulièrement le cas pour ceux touchés par une forme « sévère » des TSA (même si encore une fois il n’y a pas de règle absolue).

Pour autant, il existe des enfants autistes chez lesquels l’équitation va être un moment de détente et de bien-être. Tout comme dans le yoga, la pratique de cette activité comprend des rites répétitifs qui vont les réconforter. C’est le cas notamment des soins portés à l’animal (brossage, curage, préparation de l’équipement).

Sport et autisme chez l’adulte

Si toutes les activités sportives évoquées ci-dessus peuvent aussi convenir à l’adulte autiste, d’autres sont potentiellement intéressantes. C’est le cas des arts martiaux, des activités plus acrobatiques comme l’escalade et l’accrobranche, ou des sports de raquette.

Bien sûr, là encore, il n’y a pas de règle : chaque personne autiste aura des préférences et des aptitudes différentes. Le but est de trouver une activité qui plaise et qui ne soit pas source de détresse !

L’activité physique adaptée avec un éducateur sportif

La spécialité activité physique adaptée est liée au diplôme de Licence et de Master STAPS. Elle s’adresse aux éducateurs sportifs souhaitant encadrer les personnes aux besoins spécifiques. Cela va des personnes en situation de handicap physique, mental ou sensoriel à celles souffrant de maladies.
L’APA est notamment considérée, d’après les chercheurs en psychologie, comme une solution de choix pour la santé des enfants autistes ².

Parmi les coachs qui se forment dans cette branche, certains se spécialisent en effet dans le domaine des TSA. Cela leur permet d’adapter les séances au jour-le-jour selon des besoins de leur élève.
Il peut s’agir de :

• Verbaliser clairement et simplifier les consignes pour qu’elles soient bien comprises.
• Poser un cadre rassurant et propice à la concentration.
• Réduire certains stimulus de l’environnement.
• Adapter les exercices aux capacités psychomotrices de la personne autiste. Par exemple, si certaines postures de yoga sont impossible à cause de troubles du tonus musculaire, elles seront remplacées par d’autres !
• Faire preuve de patience et de bienveillance à chaque cours, et ce, quelles que soient les dispositions dans lesquelles se trouve l’élève.

Car c’est un fait, il y a une grande part d’imprévu dans l’autisme ! Quand certains jours, la personne peut progresser et s’intéresser à une activité particulière, d’autres jours seront plus difficiles. Parfois même, toutes les options proposées donnent lieu à des rejets.
C’est pourquoi un professionnel formé est indispensable pour bien réagir face à ces situations.