Les bénéfices de l’association sport et maladie sont certains et approuvés par les professionnels de santé. Les personnes atteintes d’un cancer ont ainsi tout intérêt à faire du sport.
Néanmoins, pour prévenir le risque de cancer, limiter la fatigue ou éviter une rechute, cette pratique sportive doit être encadrée par un coach sportif diplômé. Nous vous présentons ainsi les principes à appliquer afin d’associer sport et cancer dans les meilleures conditions.
Activité physique et cancer : méfiez-vous des préjugés !
On pourrait croire que sport et cancer sont incompatibles. Détrompez-vous ! L’activité physique adaptée est scientifiquement reconnue pour améliorer la qualité de vie des malades.
La clé réside dans sa durée, sa fréquence ainsi que son intensité. Il ne s’agit pas de faire courir un marathon à un patient mais plutôt de prendre en compte son état de santé du jour afin d’adapter le sport à ses capacités du moment. Bien conduit, le sport permet de réduire de 30% la fatigue du patient. Il participe à optimiser la qualité du sommeil, réduire l’anxiété, augmenter le tonus musculaire ou encore améliorer la tolérance aux traitements.
Le sport doit également être vu dans son ensemble, avant, pendant et après un cancer. En prévention primaire (avant), le sport diminue grandement le facteur de risque. En prévention tertiaire (après), il limite le risque de rechute.
Nous avons donc tous et toutes intérêt à valoriser une pratique régulière au cours de notre vie.
Quelles sont les conditions de pratique optimales ?
Pour être efficace, l’Institut de Recherche du Bien-être, de la Médecine et du Sport Santé (IRBMS) préconise une pratique :
- Régulière
- Adaptée
- Sécurisante
- Progressive
Concernant la régularité, nous vous recommandons 2 à 3 séances de sport par semaine.
L’adaptation est importante et doit être corrélée à votre état de forme du jour. Néanmoins, dans les grandes lignes, veillez à éviter de vous mettre dans le rouge et soyez à l’écoute de votre corps. Un travail à 65% de FCmax constitue une intensité modérée et adaptée.
Votre sécurité est la priorité. Ne pratiquez pas une activité sportive sans l’aval de votre médecin.
La progression passe par un allongement de la durée de votre séance de sport. Commencez par session de 10 à 15min, puis 30min avant de vous approcher de l’heure de pratique au bout de plusieurs semaines.
Comment l’activité physique diminue les risques de cancer
Les recherches font consensus sur le sujet, l’activité physique serait une des médecines préventives contre le cancer.
Il a été démontré 1 que le risque de développer un cancer du sein, du côlon ou de la prostate est diminué de 30% chez le sujet sportif ayant un mode de vie sain.
Ainsi, de nombreux cancers seraient liés au surpoids ou à l’obésité 2. Or, la pratique d’une activité physique régulière est reconnue comme l’une des solutions pour combattre le surpoids et l’obésité.
Par ailleurs, le sport joue un rôle central dans la régulation d’un grand nombre d’hormones, ce qui évite également l’apparition du cancer. En effet, l’activité sportive diminue le taux de l’insuline plasmatique, le taux d’œstrogènes après la ménopause, boost le système immunitaire… La sérotonine produite pendant l’activité physique va également réguler le transit, ce qui peut réduire le risque d’apparition du cancer du colon.
30 à 60 minutes d’activité physique modérée à intense par jour induit une réduction du risque de développer un cancer du côlon de 25% à 50%.
Pour le cancer du poumon, la concentration d’agents cancérogènes est contrecarrée par l’augmentation de la fonction respiration.
D’autres éléments sont néanmoins à prendre en compte dans la prévention du cancer . De nombreux chercheurs conseillent, en plus de faire du sport :
- D’arrêter le tabac, l’un des facteurs de risque les plus importants.
- Réduire sa consommation d’alcool.
- Manger plus de fruits, légumes et huiles végétales.
- Consommes moins de viandes rouges et charcuteries.
- Éviter les produits transformés.
L’activité physique adaptée pendant un cancer
Lorsque le cancer est là, le sport reste bénéfique. Il prend alors la forme des APA ou « Activités Physiques Adaptées ». Car en effet, les personnes souffrant de cancers ont besoin d’une approche spécifique à leur état de santé.
L’enseignant APA privé
Les enseignants spécialisés en activités physiques adaptées et santé peuvent être amenés à travailler en oncologie. Ainsi, ils ont l’habitude de prendre en charge des patients atteints de cancer et de connaissent leurs particularités. Dans de nombreuses structures hospitalières, l’APA est directement intégrée au parcours de soin. À la maison, réaliser des cours avec son coach est un bon moyen d’entretenir sa santé tout en se déconnectant du milieu médical.
Les bienfaits du sport dans le combat contre le cancer
Le sport a de nombreux bienfaits physiques et psychologiques. Réduisant la fatigue, préservant les capacités physiques, évitant l’inactivité, améliorant le moral… L’activité physique peut grandement aider dans le combat contre le cancer.
Les bienfaits du sport sur le corps
Entre les traitements, leurs effets secondaires et le stress, avoir un cancer génère énormément de fatigue. L’activité physique, et plus particulièrement l’exercice d’endurance, serait un excellent moyen de traiter la fatigue 4. Il évite la sédentarité qui est un cercle vicieux : moins on est actif, plus la fatigue est présente, et vice versa.
L’inactivité souvent liée à l’apparition du cancer peut se traduire par une perte de masse musculaire. La pratique sportive permet garder toutes ses capacités physiques et d’avoir une forme optimale (autant que possible) pour se battre contre la maladie. Le renforcement musculaire doux va ainsi mobiliser les muscles et entretenir leur tonicité.
Par ailleurs, une nouvelle étude a également démontré que la pratique d’exercices simples pendant la chimiothérapie pouvait éviter les lésions nerveuses causées par le traitement 5.
Les effets bénéfiques de l’activité physique sur le moral
Pratiquer une activité physique est un bon moyen de chasser le stress et de se recentrer sur soi. C’est une bulle de bien-être qui vous est réservée. Que vous ayez envie d’un sport zen ou d’une activité pour vous défouler, cela sera forcément bon pour le moral. La sécrétion d’hormones du bonheur, la sérotonine dont nous parlions plus haut, va effectivement augmenter lors de la pratique du sport.
Le sport est également un excellent moyen de s’occuper lorsqu’on a un cancer. En effet, la maladie et ses conséquences peuvent vous empêcher de travailler, réduire vos occupations et loisirs habituels. L’activité physique va alors venir ponctuer votre quotidien. Ainsi, vous évitez l’ennui et restez pro-actif, ce qui peut grandement joueur en faveur de votre moral !
Quel sport contre le cancer ?
Il n’y a pas un sport en particulier à pratiquer pendant son combat contre le cancer. L’important est d’une part de trouver une activité qui va vous plaire, d’autre part l’adapter à votre état de santé. D’intensité modérée à élevée, tout dépend de ce que vous pouvez faire. C’est pourquoi nous vous invitons à vous rapprocher de votre médecin, de votre oncologue et de votre enseignant APA pour avoir le programme le plus adapté à vos besoins.
Certaines disciplines sont néanmoins particulièrement intéressantes à explorer pour les bienfaits qu’elles apportent. Voici 6 sports que vous pouvez éventuellement pratiquer si vous avez un cancer (avec la bénédiction de votre équipe médicale).
La gym douce
La gym douce regroupe différentes disciplines, mais toutes ont en commun d’être d’intensité modérée et sans impact sur les articulations. Il s’agit de travailler vos capacités cardiovasculaires et de solliciter vos muscles en douceur. Cela permet à la gym douce de s’adapter à un large panel de sportifs, y compris en cas de maladie de longue durée.
Aquagym, Pilates ou Yoga sont ainsi considérées comme des gymnastiques douces.
Le Yoga
Le yoga a de nombreux bienfaits tout particulièrement intéressants si vous êtes concernés par le cancer. Il va en effet vous permettre de renforcer vos muscles posturaux et profonds, tout en travaillant votre souplesse et votre équilibre. Il s’agit d’un travail global du corps qui peut s’effectuer de façon adaptée.
De plus, le yoga est connu pour sa dimension spirituelle, méditative et relaxante. Le yoga peut ainsi s’inscrire dans le développement personnel et la quête de mieux-être. Dans les maladies conséquentes telles que le cancer, l’épanouissement spirituel a un impact fort sur la qualité de vie globale.
La marche
Qu’il s’agisse de marche rapide, de marche nordique ou de randonnée, celle-ci s’effectue en extérieur. En plus d’éviter la sédentarité, le sport outdoor est un excellent moyen de donner un coup de boost à son moral. En effet, l’exposition à la nature baisse la fréquence cardiaque, la pression artérielle et le niveau de cortisol (on en parle dans notre article sur le sport à l’extérieur). Autant de signes de bien-être envoyés par le corps !
Il en va de même pour une exposition protégée au soleil.
La boxe
Vous avez besoin de vous défouler ? Alors les activités pugilistiques sont faites pour vous ! Pouvant être pratiquées de diverses façons (boxe pieds poings, shadow boxing…), elles s’adaptent à tous les niveaux.
Un professeur de boxe va aussi bien vous faire travailler physiquement que vous coacher sur l’aspect mental de la discipline. La boxe est ainsi idéale pour les personnes qui cherchent à rester motivés et déterminés dans tous les aspects de leur vie.
Le dragon-boat
Il s’agit d’une longue embarcation d’origine chinoise, à tête et queue de dragon. Les équipiers rament, tous en rythme, avec une simple pagaie. Ce sport entre dans le cadre de l’activité physique adaptée (APA).
Le club de Dragon Ladies (en savoir plus) est né dans les années 2000. Il s’agit d’un collectif de femmes, essentiellement touchées par le cancer du sein, qui se retrouvent pour s’adonner au dragon boat.
L’escrime
Là encore, de nombreux pratiquants atteints d’un cancer ont la possibilité d’adapter la pratique de l’escrime. Pour les femmes, opérées suite à un cancer du sein, la pratique peut démarrer à J+30. La Ligue contre le cancer peut vous aider d’un point de vue financier et matériel afin de pratiquer ce sport pas comme les autres !
Comment éviter la récidive ?
On peut chiffrer que les sujets sportifs ont deux fois moins de risques de rechutes sur un délai de 5 ans après la survenue d’un cancer. Sport et cancer sont liés puisque l’activité physique influe sur la production de certaines hormones ainsi que certains facteurs de croissance impliqués dans la croissance tumorale.
Bon nombre de patients déclarent éprouver une fatigue chronique plusieurs années après leur rémission. Le sport est donc une solution simple pour briser ce cercle vicieux et relancer la machine.
Conclusion
En résumé, sport et cancer sont liés. Que ce soit avant, pendant ou après un cancer, l’activité physique a un rôle déterminant à jouer. Elle permet de diminuer les facteurs de risque, de réduire la fatigue ainsi que le taux de rechute.
Chaque année, des milliers de cancers auraient pu être évités grâce à un mode de vie plus actif. Durant ou après la maladie, le sport, encadré par un coach sportif constitue une véritable soupape de décompression permettant de se sentir mieux.
Ownsport vous permet, dans toute la France, de bénéficier des services d’un éducateur sportif à domicile ayant cette compétence. Après un simple appel, nous vous orienterons ainsi vers un coach titulaire d’une Licence ou d’un Master Activité Physique Adaptée et Santé ayant une expérience en cancérologie.
Seul ou en petit groupe, le coach s’occupe de tout. Il dispose de matériel permettant de solliciter l’ensemble de vos groupes musculaires au regard de vos besoins.
Références :
- S. Cailmail, T. Clémenti, P. Herrmann, et al., « Activité physique: Contextes et effets sur la santé », Collection Expertise collective Inserm. Consulté sur inserm.fr.
- « Cancer attributable to obesity », International Agency for Research on Cancer (WHO), 2012. Disponible sur iarc.fr.
- KY. Wolin, Y. Yan, GA. Colditz, IM. Lee., « Physical activity and colon cancer prevention: a meta-analysis », British journal of cancer, Vol. 100, Issue 4, pp. 611-616, 2009. Consulté sur nature.com.
- Dimeo, F. C., « Effects of exercise on cancer-related fatigue », Cancer, Vol. 92, Issue S6, 2001.
- Streckmann, F., Elter, T., Lehmann, H., et al., « Effet préventif de l’entraînement neuromusculaire sur la neuropathie induite par la chimiothérapie – Un essai clinique randomisé », JAMA Intern Med. Publié le 1er juillet 2024.
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